Vous irez pleurer sur ma tombe
Ma peau est comme du papier de verre, ma température interne me fait voyager des Bahamas à l’Antarctique, mes yeux pleurent comme un tsunami se déverse sur une côte. Mon cerveau ne fixe rien, ne peux penser à quelque chose de cohérent plus de cinq secondes d’affilées. Dès que je rigole ma gorge me fait souffrir pour tous les péchés que j’ai commis, et le problème c’est que je ri souvent. La moindre toux se transforme en un raclement de gorge atroce, douloureux, une lame de fond gigantesque d’où sort parfois un glaire énorme qui du fond de l’évier ressemble à un bébé Alien. Je prends tellement de médicaments que je soupçonne ma mère de déguiser le tout en un suicide. Mes cheveux me font plus mal qu’un lendemain de cuite et semblent s’enfoncer avec délectation dans mon cerveau pour y répandre une douleur à la hauteur de la fièvre.
Heureusement il y a des compensations. L’infirmière qui s’occupe de moi, nue sous sa blouse, me prodigue des soins très personnels et réconfortants. Elle a notamment une technique peu connue à base de gant bouillant et de masturbation destinée à « me faire baisser la fièvre ».
Oui je délire aussi beaucoup pendant mon sommeil.